2007 26 avr
Jigoro-kano

Jigoro-kano

Ju(de la souplesse) do(voie)

Idéogramme : Ju(de la souplesse) do(voie)

Il revient à Jigoro Kano (1860-1938) d’avoir trouvé la voie (do) de la souplesse (ju), développant ainsi l’antique jiu-jitsu – technique militaire apparue au xvi e siècle puis tombée trois siècles plus tard, au seuil de l’ère Meiji, dans une progressive décadence – en un sport qui débuta fort modestement dans une salle exiguë« de Tokyo en 1882, avant de s’imposer peu à peu à travers le monde.

Son principe ? L’utilisation à son profit de la force de l’adversaire, donc la capacité, grâce aux qualités de souplesse et d’adresse que favorise la vitesse d’exécution, à privilégier l’intelligence et la beauté du geste, conséquence de son efficacité : on le voit, le judo, c’est également une discipline intellectuelle et morale, on pourrait aller jusqu’à dire une philosophie.

Au-delà des mystères de ses techniques – dont les Occidentaux étaient curieux -, cette conception, cet état d’esprit pouvaient-ils se trouver compris en dehors du Japon, et par exemple en France ?

Mikonosuke-Kawaishi

Mikonosuke-Kawaishi

Ce fut le grand mérite du maître Mikonosuke Kawaishi (1889-1969), arrivé à Paris avant la Seconde Guerre mondiale, que d’imaginer la matérialisation, à travers des ceintures de couleur, des progrès du judoka, susceptible de passer en vingt-quatre mois de la ceinture blanche du débutant à la ceinture marron, après avoir ceint sa veste renforcée (judogi) de jaune, d’orange, de vert, puis de bleu.
Alors lui reste à franchir l’étape décisive, celle qui le mènera jusqu’à la fameuse ceinture noire, laquelle n’est pas en elle-même un aboutissement puisqu’elle s’assortit de l’obtention éventuelle de degrés supplémentaires, les dans , susceptible d’aller du premier jusqu’au rarissime dixième dan.

La création simultanée en 1947 de la Fédération de judo et du Collége des ceintures noires souligne toute l’ambivalence de ce qui se veut autant une discipline qu’un sport.

Les deux hommes qui s’affrontent de nos jours le font sur le tapis (tatami) de 16 mètres par 16 mètres – la surface de combat (9 m / 9 m) et la zone de 1 mètre de largeur qui l’entoure étant seules « valables », le reste ne servant qu’à la sécurité – pour une durée variable, ne dépassant pas 5 minutes dans les grandes finales internationales et susceptible de se voir écourtée si une phase décisive a eu lieu valant à son auteur un ippon (point). Sinon les combattants sont départagés en tenant compte des waza-ari (demi-points), yuko , koka et des pénalités éventuelles (shido).
En cas d’égalité, l’arbitre et les deux juges l’épaulant rendront la décision (hantei).

Que l’action se déroule debout ou qu’elle se déroule au sol, qu’il y ait eu « projection » ou « contrôle », la préparation nécessaire au combat aura été longue et pénible, visant à développer à la fois toutes les qualités physiques, techniques et mentales du compétiteur.

Le premier Championnat du Japon n’eut lieu qu’en 1934, précédant de neuf ans le Championnat de France.
En 1951, huit pays participeront à Paris au premier Championnat d’Europe et dix-huit, cinq ans plus tard, au premier Championnat du monde à Tokyo.

Premiers Championnats du Monde 1970

Premiers Championnats du Monde 1970. L'Équipe de France médaillée de Bronze.

La multiplication progressive des catégories de poids a peu à peu battu en brèche le mythe du petit susceptible de venir à bout du gros, car,à préparation et qualités égales, la masse musculaire constitue inévitablement un facteur déterminant. C’est pourquoi le Japonais Yasuhiro Yamashita, champion du monde poids lourds dés 1979 et champion olympique en 1984, aura été quasi invincible et que le Français David Douillet, champion olympique des lourds en 1996 et en 2000, est entré dans la légende du sport.

Mais quelle que soit son évolution, le judo demeure un sport tout à fait original.
Les femmes notamment ont su y trouver leur propre mode d’expression, elles qui disposent de leurs championnats mondiaux depuis 1982 et apparaissent en 1992 à Barcelone officiellement au programme olympique dans lequel les épreuves masculines ont pris définitivement place à compter de Munich (1972).

Autant de choix et de décisions qui, en parallèle à la popularité du judo (560 000 licenciés en France en 2001), entraînent son intégration définitive au mouvement sportif, et cela malgré les réticences de certains judokas qui voient dans la reconnaissance des catégories de poids un véritable manquement aux règles de la tradition.


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